« A partir de maintenant, les journées sont doubles », sourit Marine Le Pen. De retour de Guadeloupe, la candidate du Rassemblement national nous a reçus mardi matin, à son QG parisien, pour présenter son projet et évoquer cette fin de campagne « intense ». En bonne position dans les sondages, elle appelle les soutiens d’Eric Zemmour au vote utile dès le 10 avril afin de battre Emmanuel Macron. « Je viens dire à ses électeurs qu’on a la possibilité de gagner. Il faut être le plus puissant possible au premier tour. »
Diriez-vous, comme d’autres opposants à Emmanuel Macron, que l’affaire McKinsey est « un « scandale d’Etat » ?
C’est un vrai scandale. Mais c’est la vision d’Emmanuel Macron qui, avec la suppression de l’ENA, la suppression du statut de préfet, est en réalité une vision de déconstruction de l’Etat. Je trouve ça très dangereux parce que l’Etat nation protège le peuple français. Ce recours aux cabinets privés a été pour le moins excessif : payer des millions un cabinet pour savoir comment baisser de 5 euros les APL ? Moralement, ça pose un problème, et la justice sera très certainement saisie pour déterminer s’il y a eu des avantages donnés à McKinsey, dont un certain nombre de salariés ont travaillé au bénéfice d’Emmanuel Macron pour sa campagne de 2017.
Vous vous autoproclamez « candidate du pouvoir d’achat ». Pourquoi ne pas vouloir augmenter le Smic ?
Augmenter le Smic laisse de côté tous les autres salariés. Et beaucoup de TPE-PME ne peuvent pas faire face à cette augmentation et des charges associées. Je propose, moi, un accord gagnant-gagnant : les entreprises qui augmenteront leurs salariés de 10 % jusqu’à trois fois le SMIC seront exonérées de cotisations patronales sur cette augmentation. J’inclus donc les classes moyennes, je pense que je suis la seule à le faire.
Par ailleurs, je propose de baisser les dépenses contraintes en rendant 150 à 200 euros par ménage et par mois aux Français. Cela passe par des baisses d’impôts (baisse de TVA sur l’énergie de 20 à 5,5 % ; création d’une perte d’une part pleine dès le 2e enfant ; réindexation des retraites) et des aides sociales pour les plus vulnérables (doublement de l’allocation pour les familles monoparentales ; retraite minimum à 1.000 € ; rétablissement de la demi-part des veufs et veuves…).
Sur le pouvoir d’achat, Jean-Luc Mélenchon mise sur un programme social pour convaincre les classes populaires. Est-il l’adversaire que vous redoutez le plus ?
Non, parce que je pense que les Français sont conscients que le projet de Jean-Luc Mélenchon n’est absolument pas financé. Il passe par un impôt de 100 % au-delà d’un certain seuil, ce n’est pas constitutionnel. On peut toujours tout promettre, mais il faut que ce soit applicable. Moi, j’ai fait en sorte que l’intégralité de mon projet soit applicable, et je le crois plus raisonnable que celui de Jean-Luc Mélenchon.
Il dit qu’il peut parler à votre électorat…
Je suis surtout en train de parler au sien, c’est ça son inquiétude à mon avis. Lui ne peut pas parler aux classes populaires car, comme d’habitude à l’extrême gauche, il pense que la seule manière, c’est de parler pouvoir d’achat. C’est important, mais il faut aussi leur parler de qualité de vie : la qualité de l’école et les perspectives d’avenir professionnel pour leurs enfants, la sécurité, la préservation de l’identité du pays… A cela, Jean-Luc Mélenchon apporte des réponses cataclysmiques : aucune régulation de l’immigration, régularisation de tout le monde, wokisme à tous les étages, j’en passe et des meilleures.
Vous financez votre projet en réduisant notamment les aides sociales versées aux étrangers, y compris les ressortissants de l’Union européenne. N’est-ce pas contraire aux engagements internationaux de la France ?
Absolument pas. Pour une raison simple, c’est que je soumets à condition les pres
…. à suivre
>>> Lire la suite de l’article>>>
Copyright for syndicated content belongs to the linked Source : 20minutes.fr – https://www.20minutes.fr/politique/3262431-20220331-presidentielle-2022-beaucoup-francais-envie-sauver-soldat-macron-dit-marine-pen-20-minutes