Emmanuel Macron
Publié le 13 déc. 2022 à 18:11Mis à jour le 13 déc. 2022 à 18:50
Décalée de l’automne à mi-décembre afin de permettre un cycle de discussions avec les partenaires sociaux et les forces politiques, la présentation de la réforme des retraites, clé de voûte du programme présidentiel d’Emmanuel Macron, aura finalement lieu le 10 janvier 2023. Histoire d’ enjamber les fêtes de fin d’année .
Les grandes lignes du projet n’ont pas bougé depuis la réélection du chef de l’Etat, déterminé à augmenter l’âge légal de départ de 62 à 64, voire 65 ans. « C’est le seul levier que nous avons », affirme Emmanuel Macron, qui exclut depuis le départ d’augmenter les cotisations ou de réduire les pensions. Cette réforme est « indispensable », estime-t-il.
« Cette réforme a un double objectif », résume Olivier Dussopt, le ministre du Travail, en charge du dossier. Le premier étant « d’assurer l’équilibre » d’un système « structurellement déficitaire », qui devrait replonger dans le rouge en 2023 et afficher jusqu’à 15 milliards d’euros de pertes en 2030 si rien n’est fait pour y remédier. Le second « d’améliorer le système », via « le niveau des petites pensions », la « prévention de l’usure professionnelle » et la prise en compte des « carrières longues ». Ce qui suppose de « financer de nouveaux droits » pour « les salariés et les futurs retraités ».
Donc deux ou trois années de labeur en plus pour tous, afin de combler les déficits à venir et payer quelques compensations. Un surcroît de travail qui a aussi pour but de financer d’autres priorités comme l’école ou la santé.
L’exécutif veut aller vite. Le projet de loi devrait être adopté en Conseil des ministres le 18 ou le 25 janvier 2023, pour un examen dans la foulée au Parlement. La piste d’un nouveau texte budgétaire est même envisagée pour accélérer les délais tout en usant à volonté de l’arme du 49.3. La réforme pourrait de cette manière entrer en vigueur dès l’été 2023, avec un premier recul de trois ou quatre mois pour les pionniers de la « génération 1961 » .
Trop vite, trop fort, estiment les syndicats, qui pour la première fois depuis douze ans et la réforme Woerth (qui avait relevé l’âge légal de 60 à 62 ans) sont prêts à se mobiliser ensemble, y compris la CFDT. Les opposants politiques à Emmanuel Macron se disent également déjà prêts à un combat acharné.
Tour d’horizon des principales mesures en préparation, avec des liens vers les décryptages des spécialistes des « Echos » :
· Décaler l’âge légal de départ à la retraite
SIPA
Pour l’heure, Emmanuel Macron s’en tiendrait à sa promesse de campagne de décaler l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans en 2027 et 65 ans en 2031, selon plusieurs participants à un dîner organisé à l’Elysée le 7 décembre.
Autre scénario possible : décaler l’âge légal à 64 ans tout en accélérant la réforme de 2014 (dite Touraine) qui prévoit une augmentation de la durée de cotisation pour obtenir une retraite à taux plein.
Dans tous les cas, le gouvernement n’envisagerait pas d’augmenter l’âge d’annulation de la décote qui est à 67 ans.
· Instaurer une retraite minimale à 1.200 euros
HJBC/Shutterstock
L’exécutif veut instaurer un minimum de pension pour tous les retraités prétendant à une carrière complète. A terme, ce minimum devrait représenter au moins 85 % du SMIC, soit 1.200 euros courant 2023 au moment où la réforme entrera en vigueur. Pendant sa campagne présidentielle, Emmanuel Macron avait promis cette revalorisation pour les nouveaux retraités mais aussi ceux qui le sont déjà. Mais la revalorisation du « stock » des petites retraites devrait finalement être écartée. Elle n’est pas si simple à mettre en oeuvre et son coût, estimé autour de 2 milliards d’euros, a aussi de quoi dissuader, défend l’exécutif.
· Mieux prendre en compte la pénibilité
Shutterstock
La pénibilité de certains métiers serait mieux prise en compte. Mais les contours du dispositif restent flous : Olivier Dussopt a évoqué une approche collective, « sans doute à partir de branches » pour mieux mesurer la pénibilité du port de charges lourdes, des postures pénibles et des vibrations mécaniques, trois critères qui avaient été retirés en 2017 du compte professionnel de prévention (C2P) en raison de leur complexité. Elisabeth Borne souhaiterait mieux allouer les fonds destinés à la prévention de l’usure professionnelle, sans augmentation des cotisa
…. à suivre
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