Jean-Luc Mélenchon
«Qui te donne l’air que tu respires ? Qui est le seul Dieu ?» : l’attentat d’Arras, minute par minute
C’est une silhouette frêle, mais à la détermination sans faille qui s’est élancée dans les rues d’Arras ce vendredi 13 octobre. Mohammed Mogouchkov, 20 ans, a quitté l’appartement familial logé au quatrième étage d’un immeuble de la cité de la «Rez», avec dans ses poches deux couteaux. Il a pris soin de se les procurer au préalable sur internet, guidé par l’objectif tenace de semer la terreur dans ce lieu qu’il exècre : l’école.
À 8h53, l’intéressé est aperçu dans une grande surface arrageoise en train d’acheter un téléphone portable. Quelques instants plus tard, il emprunte un bus de la ville. Combien de temps y voyage-t-il ? Durant sa conférence de presse, le procureur de la République antiterroriste Jean-François Ricard a longuement décrit le périple meurtrier du terroriste d’Arras. Mohammed Mogouchkov est de nouveau visible sur les caméras vidéosurveillance à 10h37. Il est sur le parvis de la gare et se dirige jusqu’au monument aux morts.
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Après Arras, Attal lance une enquête sur la sécurité dans les établissements scolaires
Gabriel Attal a réuni ce mardi les organisations syndicales sur la sécurisation des écoles, collèges et lycées, quatre jours après l’attentat d’Arras, et lancé une enquête auprès des chefs d’établissements et directeurs d’écoles sur ce sujet.
Au lendemain de l’hommage rendu dans les écoles de France à Dominique Bernard, professeur tué vendredi à Arras (Pas-de-Calais) par un ex-élève radicalisé, trois ans après l’assassinat de Samuel Paty, le ministre de l’Éducation nationale a réuni durant trois heures, rue de Grenelle, les syndicats des enseignants sur la question de la sécurisation des établissements scolaires, ont indiqué ceux-ci à l’AFP.
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«On a fait un constat partagé sur le fait qu’il y a une nécessité de mieux sécuriser les écoles et les établissements pour la sécurité des usagers, personnels et élèves, mais qu’on ne peut pas transformer les établissements en prisons», a dit à l’AFP Elisabeth Allain-Moreno, secrétaire générale du SE-Unsa. Le ministre a aussi annoncé «le lancement d’une enquête flash auprès des directeurs d’école et chefs d’établissements sur l’état d’équipement des établissements en termes de sécurité», a indiqué Guislaine David, secrétaire générale de la FSU-SNUipp, principal syndicat du premier degré (maternelles et élémentaires).
Les chefs d’établissements ont ainsi reçu mardi après-midi un message, dont l’AFP a obtenu copie, leur donnant jusqu’au 20 octobre pour répondre à un questionnaire pour «dresser la situation précise des mesures de sécurité prises dans les écoles et établissements».
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«Dans de trop nombreux endroits, l’alarme ne fonctionne pas, la porte d’entrée ne ferme pas correctement ou le parking des professeurs est ouvert en permanence», a relevé Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, premier syndicat du second degré (collèges et lycées).
D’autres sujets ont été abordés lors de la réunion, dont la question de la protection fonctionnelle des enseignants et celle des élèves qui font l’objet de plusieurs signalements, selon les syndicats. «On doit toujours être plus en sécurité dans une école qu’à l’extérieur d’une école» et «notre responsabilité, c’est d’être au rendez-vous de cette attente de sécurité», a affirmé M. Attal lors de la séance des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale.
Selon lui, «beaucoup a été fait ces dernières années, beaucoup reste encore à faire». «L’enjeu est d’avancer rapidement avec les collectivités territoriales», a-t-il souligné, à la veille de sa rencontre avec les maires, départements et régions pour évoquer la sécurisation des établissements scolaires.
Darmanin veut pouvoir retirer un titre de séjour pour adhésion à l’«idéologie djihadiste»
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin veut intégrer à son projet de loi sur l’immigration une disposition permettant de retirer son titre de séjour à un étranger qui «adhère à une idéologie djihadiste», a-t-on indiqué mardi Place Beauvau.
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Quatre jours après qu’un assaillant ayant fait allégeance à l’État islamique a tué un enseignant dans un collège-lycée d’Arras, Gérald Darmanin «réfléchit à une disposition» permettant le «retrait du titre de séjour» lorsqu’une personne «adhère à une idéologie jihadiste radicale», prenant l’exemple de «quelqu’un qui a dans son téléphone une photo de décapitation de l’État islamique», a-t-on souligné au ministère de l’Intérieur.
La France veut expulser onze Russes figurant au fichier des personnes radicalisées
La France cherche à expulser onze Russes inscrits au fichier des personnes radicalisées (FSPRT) qui sont considérés comme «actifs» et «dangereux», a appris l’AFP ce mardi auprès du ministère de l’Intérieur, quatre jours après qu’un ressortissant russe a tué un enseignant à Arras.
«Aujourd’hui, il y a soixante Russes qui sont inscrits au fichier des personnes radicalisées, qui sont actifs, fichés S, dangereux» et auxquels les titres de séjour ont été retirés, selon la Place Beauvau. Parmi eux, quarante sont «en prison» et «onze pourraient être expulsés», selon l’Intérieur, qui n’a pas précisé si des membres de la famille de l’assaillant d’Arras en faisaient partie.
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Parler de l’attentat avec les élèves, la délicate mission des professeurs du lycée Gambetta
Au lycée Gambetta, les professeurs principaux ont consacré l’après-midi à revenir sur les évènements avec leurs élèves. «On pouvait poser toutes nos questions, pourquoi il a fait ça, comment il est rentré…, explique à notre envoyée spéciale une élève de 5e, Mais la plupart des fois, le prof disait qu’il ne pouvait pas nous répondre».
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Un responsable pédagogique explique que, pour les classes qui avaient Dominique Bernard comme professeur, l’idée était de «rappeler les moments drôles, des épisodes vécus avec lui».
«Si la mort de mon frère avait servi à quelque chose, Dominique Bernard serait encore là», témoigne la sœur de Samuel Paty
Mickaëlle Paty la sœur de Samuel Paty a été auditionnée ce mardi dans le cadre de la mission conjointe de contrôle sur le signalement et le traitement des pressions, menaces et agressions dont les enseignants sont victimes. «Si la mort de mon frère avait servi à quelque chose, Dominique Bernard serait encore là», a-t-elle assuré. «La mort de mon frère n’a pas du tout été analysée» a-t-elle continué.
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179 élèves ont perturbé la minute de silence annonce Gabriel Attal
Le ministre de l’Éducation nationale a annoncé que 179 élèves ont perturbé la minute de silence en hommage à Dominique Bernard, lundi. Gabriel Attal a ordonné l’exclusion de plusieurs de ces élèves. Des procédures disciplinaires sont en cours.
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«Ce sont 179 saisines du procureur de la République qui partent ce jour pour engager des poursuites contre ces élèves, 179 procédures disciplinaires qui partent également. Et pour les cas les plus graves, plusieurs dizaines d’entre eux, qui relèvent de l’apologie du terrorisme, j’ordonne ce jour l’exclusion de ces élèves dans l’attente des procédures disciplinaires», a détaillé le ministre devant les députés.
«Vous vous excluez du champ républicain» : Élisabeth Borne tance La France insoumise
Répondant à une question de la patronne du groupe Insoumis, Mathilde Panot, la première ministre a condamné l’attitude des mélenchonistes depuis les attaques du Hamas, qui «manquent à la condamnation unanime de la barbarie».
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«Notre école est un obstacle ultime au funeste projet» des terroristes
«Notre école reste debout. Notre communauté éducative fait bloc. À nous de lui dire toute notre reconnaissance, a déclaré le ministre de l’Éducation nationale Gabriel Attal. C’est la barbarie abjecte qui frappe à nouveau. Ce qu’ont voulu attaquer les terroristes, c’est notre école à la française qui est un obstacle ultime à leur funeste projet.»
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Une minute de silence observée à l’Assemblée nationale
Une minute de silence a été observée à l’Assemblée nationale ce mardi en hommage à Dominique Bernard, Samuel Paty et aux victimes de Bruxelles.
«Dominique Bernard a été un rempart de la République», déclare Élisabeth Borne
«Depuis vendredi dernier, la France est en deuil. Le terrorisme islamiste a emporté la vie d’un professeur de lettres», a déclaré Élisabeth Borne après une minute de silence à l’Assemblée nationale.
En s’interposant face au terroriste, «Dominique Bernard a été un rempart de la République. Je veux lui rendre hommage, dire ma solidarité à sa famille et à ses proches», a ajouté la première ministre. «La France est debout, la République est debout et si nous sommes debout, personne ne peut nous faire ployer», a-t-elle conclu.
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La cérémonie religieuse sera célébrée jeudi en la cathédrale Notre-Dame et Saint-Vaast d’Arras
La cérémonie religieuse sera célébrée jeudi 19 octobre à 10 heures en la cathédrale Notre-Dame et Saint-Vaast d’Arras, fait savoir la famille de Dominique Bernard, assassiné par un terroriste islamiste vendredi dernier.
…. à suivre
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